Un nouvel essai clinique au Neuro offre de l’espoir aux patients atteints d’un cancer du cerveau avec une récidive de glioblastome

La dernière décennie a vu des progrès considérables dans les traitements contre le cancer. L’accès accru aux essais cliniques et à la médecine personnalisée a permis de traiter de nombreux types de cancer. Selon la Société canadienne du cancer, le taux de survie après cinq ans pour les personnes ayant reçu un diagnostic de cancer est maintenant de 63 %, ce qui signifie que la plupart des canadiens ont de meilleures chances de survie que jamais.

Mais dans le cas des tumeurs cérébrales, les progrès au niveau du développement de nouveaux traitements ont été lents. Des recherches antérieures au Neuro (Institut-Hôpital neurologique de Montréal) ont montré que la présence de plusieurs types de cellules cancéreuses dans chaque tumeur cérébrale pouvait compliquer le processus de ciblage des traitements.

C’est l’un des domaines les plus importants à étudier, car les données dont nous disposons sur les traitements au moment de la récidive sont limitées. Avoir plus de connaissances sur ce qui est efficace aura un impact substantiel sur ce que nous pouvons offrir à ces patients

Le Dr Scott Owen est le chercheur principal de l’essai AGILE au Neuro. Il est un professeur adjoint d’oncologie à l’Université McGill.

C’est pourquoi l’Unité de recherche clinique du Neuro est ravie de participer à un nouvel essai clinique sur le glioblastome. Le glioblastome (GBM) est la tumeur cérébrale maligne primitive la plus fréquente, représentant 15 % des cas. C’est un cancer agressif qui touche le cerveau ou la moelle épinière; le temps de survie médian (c’est-à-dire pour la moitié des patients affectés) est au plus de 18 mois, même avec un traitement agressif.

Alors que des traitements pour le glioblastome sont maintenant disponibles, 90 % des patients auront une récidive. En raison du petit nombre de médicaments disponibles pour traiter ce cancer et de leur faible efficacité, les patients présentant une récidive peuvent avoir déjà épuisé leurs options de traitement.

« Il est difficile de trouver des essais cliniques en neuro-oncologie en général, mais particulièrement lorsqu’il s’agit de patients confrontés à une récidive de leur cancer du cerveau », explique le Dr Scott Owen, professeur adjoint d’oncologie à l’Université McGill et chercheur principal de l’essai GBM AGILE (Adaptive, Global, Innovative Learning Environment) au Neuro. L’essai s’adresse aux personnes atteintes de lésions nouvellement diagnostiquées dans lesquelles il n’y a pas de mutation du gène IDH – le glioblastome de phénotype sauvage – ainsi qu’aux personnes qui connaissent une récidive.

« C’est l’un des domaines les plus importants à étudier, car les données dont nous disposons sur les traitements au moment de la récidive sont limitées. Avoir plus de connaissances sur ce qui est efficace aura un impact substantiel sur ce que nous pouvons offrir à ces patients », note le Dr Owen.

Cet essai international est parrainé par la Global Coalition for Adaptive Research qui collabore avec plusieurs sociétés pharmaceutiques. Cet essai multimodal est inhabituel en matière de recherche sur les tumeurs cérébrales : il est conçu de manière unique comme une plate-forme de longue durée avec la capacité de tester plusieurs thérapies en même temps contre un groupe témoin commun qui recevra le traitement qui est actuellement la norme de soins. Sur la base des analyses des données observées, l’essai adaptera la manière dont les participants sont assignés au hasard aux différents bras de l’étude.

« Ce qui est unique, c’est que si l’un des traitements s’avère futile sur la base d’analyses préliminaires, le médicament est retiré du protocole d’essai », explique le Dr Owen. «Ce format permet à ces populations rares et difficiles à étudier, et pour lesquelles le temps peut être limité, de faire évaluer plusieurs médicaments en même temps. »

L’espoir est que cet essai multimodal adaptatif accélèrera la rapidité avec laquelle les découvertes peuvent être faites et que de nouveaux médicaments potentiellement efficaces pourraont être disponibles. « Si même un traitement est développé grâce à cet essai, pour certains patients, cela signifierait que leurs options de traitement ont augmenté de 50 %, voir même de 100 % », conclut le Dr Owen.

L’Unité de recherche clinique du Neuro est toujours à la recherche de patients pour l’essai AGILE. Pour plus de détails, visitez cru.mcgill.ca/fr/neuro-oncologie ou communiquez avec l’équipe des tumeurs cérébrales de au (514) 398-6907 ou au (514) 398-2801.

Le glioblastome est un cancer du cerveau agressif de stade IV, avec un taux de récidive de 90 %.
Photo gracieusement offerte par le laboratoire de Peter McPherson au Neuro.