Un nouvel essai clinique au Neuro offre de l’espoir aux patients atteints d’un cancer du cerveau avec une récidive de glioblastome
Mais dans le cas des tumeurs cérébrales, les progrès au niveau du développement de nouveaux traitements ont été lents. Des recherches antérieures au Neuro (Institut-Hôpital neurologique de Montréal) ont montré que la présence de plusieurs types de cellules cancéreuses dans chaque tumeur cérébrale pouvait compliquer le processus de ciblage des traitements.
C’est l’un des domaines les plus importants à étudier, car les données dont nous disposons sur les traitements au moment de la récidive sont limitées. Avoir plus de connaissances sur ce qui est efficace aura un impact substantiel sur ce que nous pouvons offrir à ces patients
Alors que des traitements pour le glioblastome sont maintenant disponibles, 90 % des patients auront une récidive. En raison du petit nombre de médicaments disponibles pour traiter ce cancer et de leur faible efficacité, les patients présentant une récidive peuvent avoir déjà épuisé leurs options de traitement.
« Il est difficile de trouver des essais cliniques en neuro-oncologie en général, mais particulièrement lorsqu’il s’agit de patients confrontés à une récidive de leur cancer du cerveau », explique le Dr Scott Owen, professeur adjoint d’oncologie à l’Université McGill et chercheur principal de l’essai GBM Adaptive, Global, Innovative Learning Environment (AGILE) au Neuro. L’essai s’adresse aux personnes atteintes de lésions nouvellement diagnostiquées dans lesquelles il n’y a pas de mutation du gène IDH – le glioblastome de phénotype sauvage – ainsi qu’aux personnes qui connaissent une récidive.
« C’est l’un des domaines les plus importants à étudier, car les données dont nous disposons sur les traitements au moment de la récidive sont limitées. Avoir plus de connaissances sur ce qui est efficace aura un impact substantiel sur ce que nous pouvons offrir à ces patients », note le Dr Owen.
Cet essai international est parrainé par la Global Coalition for Adaptive Research qui collabore avec plusieurs sociétés pharmaceutiques. Cet essai multimodal est inhabituel en matière de recherche sur les tumeurs cérébrales : il testera trois médicaments expérimentaux au sein de trois groupes distincts, en plus d’un groupe témoin qui recevra le traitement qui est actuellement la norme de soins. Sur la base des analyses des données observées au cours de la première phase de l’étude, l’essai adaptera la manière dont les participants sont assignés au hasard aux différents bras de l’étude.
« Ce qui est unique, c’est que si l’un des traitements s’avère futile sur la base d’analyses préliminaires, le médicament est retiré du protocole d’essai, et les patients sont réaffectés à un autre groupe et ils passent au traitement suivant », explique le Dr Owen. « Ce format permet à ces populations qui sont rares et difficilement mise à l’étude, et pour lesquelles le temps peut être limité, de continuer dans l’essai et de ne pas avoir à repartir de zéro, en attendant qu’on ouvre une toute nouvelle étude. »
L’espoir est que cet essai multimodal adaptatif accélèrera la rapidité avec laquelle les découvertes peuvent être faites et que de nouveaux médicaments potentiellement efficaces pourraont être disponibles. « Si même un traitement est développé grâce à cet essai, pour certains patients, cela signifierait que leurs options de traitement ont augmenté de 50 %, voir même de 100 % », conclut le Dr Owen.
L’Unité de recherche clinique du Neuro est toujours à la recherche de patients pour l’essai AGILE. Pour plus de détails, visitez cru.mcgill.ca/fr/neuro-oncologie ou communiquez avec l’équipe des tumeurs cérébrales de au (514) 398-6907 ou au (514) 398-2801.
Photo gracieusement offerte par le laboratoire de Peter McPherson au Neuro.