Participants recherchés pour l’essai INHANCE qui étudie un programme d’entraînement cérébral

Par  Sophie Lorenzo
26 janvier 2022

Selon la Société Alzheimer du Canada, près de 40 % des personnes de plus de 65 ans souffrent d’une forme quelconque de perte de mémoire, connue sous le nom de trouble de la mémoire lié à l’âge. Les conseils d’experts indiquent que nous devons rester actifs mentalement pour éviter un déclin cognitif et une éventuelle démence. Mais comment savons-nous ce qui fonctionne vraiment pour garder un cerveau agile et vif d’esprit?

« Dans ma clinique, je vois des patients qui ont des problèmes de mémoire et ils sont inquiets. Ils me disent qu’ils font des mots croisés tous les jours ; mais on sait maintenant que les mots croisés ne servent pas à grand-chose », explique le Dr Étienne de Villers-Sidani, neurologue spécialisé en troubles cognitifs au Neuro (Institut-Hôpital neurologique de Montréal). « Afin de montrer des avantages, nous avons besoin d’un type d’entraînement qui implique nos sens, qui implique notre attention et qui devient de plus en plus difficile avec le temps. »

 

Déjouer le cerveau

Le Dr de Villers-Sidani est le chercheur principal de l’étude INHANCE qui se déroule à l’Unité de recherche clinique du Neuro. Cette étude examine l’impact d’un programme d’entraînement cérébral informatisé conçu par Posit Science à l’Université de Californie à San Francisco qui espère montrer une amélioration de la santé neurologique en ciblant un entraînement de l’agilité et la vivacité mentale. L’étude examinera non seulement les résultats des participants sur les mesures cognitives standardisées, mais évaluera également leur niveau d’acétylcholine, une substance chimique produite dans le cerveau lorsque nous nous concentrons.

« En vieillissant, les substances chimiques du cerveau qui sont importantes pour l’attention et la plasticité cérébrale — c’est-à-dire la capacité du cerveau à changer — ont tendance à diminuer naturellement. Et ce processus s’accélère dans un certain nombre de troubles neurodégénératifs, comme la maladie d’Alzheimer », explique le Dr de Villers-Sidani.

 

Des mesures précises

En 2017, l’Association Alzheimer a publié les résultats d’une étude sur 10 ans aux États-Unis qui a révélé qu’un entraînement cérébral informatisé individualisé réduisait l’incidence de développer la maladie d’Alzheimer de près de 30 %. L’étude INHANCE vise à aller plus loin, en examinant si ce type d’entraînement cérébral peut réellement modifier la chimie du cerveau de manière fondamentale.

« Il n’y a pas de données à ce sujet. Ce que nous essayons de faire avec cette étude en mesurant l’acétylcholine, c’est de démontrer que le cerveau peut réguler positivement et augmenter sa production de ce produit chimique très important pour le bon fonctionnement du cerveau », explique le Dr de Villers-Sidani.

Posit Science a reçu un financement des National Institutes of Health aux États-Unis pour l’étude INHANCE et a engagé l’Unité de recherche clinique du Neuro pour mener l’essai. Le Neuro est bien connu pour son unité de tomographie par émission de positrons (TEP), une technologie émergente pour l’évaluation clinique de nombreux processus pathologiques.

 

Propulsé par les positrons

« Le Neuro est l’un des seuls endroits au monde équipé pour mesurer les niveaux d’acétylcholine dans le cerveau. Le ligand — une molécule qui se lie à une protéine réceptrice — qui est utilisé dans l’imagerie a été développé pour la première fois en collaboration avec l’unité TEP du Neuro. Il n’a été utilisé que dans une poignée d’autres endroits dans le monde », ajoute le Dr de Villers-Sidani.

L’essai INHANCE recherche des participants en bonne santé âgés de plus de 65 ans qui utiliseraient ce programme d’entraînement cérébral quotidien 30 minutes par jour à la maison pendant plusieurs semaines. Les données anonymes de l’étude seront également disponibles dans LORIS, une plateforme d’imagerie scientifique ouverte au Neuro qui permettra aux chercheurs du monde entier de demander l’accès pour poursuivre leurs recherches.

Le Dr de Villers-Sidani espère que cet entraînement pour l’agilité et la vivacité mentale pourra faire une réelle différence. « Si les résultats de l’étude sont positifs, cela pourrait avoir un impact sur la gestion clinique assez rapidement, car ce logiciel existe déjà. »

 Pour participer, veuillez contacter l’équipe neurocognitive au Neuro, au 438 240-2009 ou par courriel à neurocog-cru.neuro@mcgill.ca.

Pour participer,  contactez l’Équipe neurocognitive au (438) 240-2009 ou neurocog-cru.neuro @mcgill.ca.